Plasticienne et chorégraphe, Laura Rouzet est une artiste multidisciplinaire installée entre Paris et Londres. A l'intersection de la performance et de l'art contemporain, elle élabore un langage visuel et corporel pour questionner la perméabilité de notre statut humain. Travaillant sur le rapport entre le soi et ce qui nous entoure, ses œuvres deviennent des espaces aux frontières poreuses où les environnements humain, animal, organique et digital se mêlent.
Imprégnée de la philosophie posthumaine et des récits mythologiques, son travail aborde les anxiétés contemporaines comme la solastalgie, nostalgie de notre future et de l’avenir de notre planète, ainsi que des anxiétés plus intimes liées à la perception du corps et à la relation que nous entretenons avec cette enveloppe muable et subjective.
UNDER A DIGITAL LAKE
UNDER A DIGITAL LAKE
Installation et performance, sculptures, projections vidéos, poème audio, paysage sonore électronique, [boucle de 30 minutes et dimensions variées], exposée au group show «Environmental Crisis», Gerald Moore Gallery, 2020.
Ce travail part d’expériences personnelles, l’installation est ponctuée par un poème sonore inspiré de bribes de rêves vécus quelques jours après la disparition de mon frère. Sous forme de conversation, il met en parallèle des questions existentielles comme la réincarnation, l’existence continue d’un défunt dans l’espace digital et l’avenir d’un écosystème qui s’effondre.
Combinant performance dansée, art numérique, sculptures, spoken-word et paysage sonore électronique, l’installation « Under a Digital Lake » active un espace transversal remininscent d’un vestige.
Au-dessus de nos têtes est projeté, en live, la vue de l’intérieur d’un lac vers le ciel. Nous sommes dans les abysses de l’un des lacs du cyber espace « Second Life ».
Au sol, un transat abandonné y est recouvert d’une ossature blanche, autour des objets obsolètes, des circuits électroniques, un clavier, des consoles en plâtres et un rideau de paillettes noir s’ hybride en algues et ossements.
Une performance dansée, aux mouvements ondulants et ralentis, active l’espace où de nouvelles relations entre acteurs humains et non humains sont créés. Ici sous forme de poème sonore et de projection vidéo une conversation est tenue entre une orchidée et un GIF de coquillage.
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Collaborations :
Composition musique électronique en collaboration avec William Martin.
Avec la voix de Suzannah Hall et William Martin.
[...]
THE ORCHID
Last time we spoke
It was few days after you had gone
I asked where you were and how you felt
You said,
“I’m ok but it’s difficult to get used
to the temperature of the water”
I wondered what have you become?
Can you move?
THE GIF OF SHELLS
Actually I can move
But Inside I’m empty
My body feels like a huge cavity,
Uninhabited, infinite, a void
Even the echoes of my heartbeat are muted
I’m the hollow shell of the deserter hermit
Thin and fragile, like a fine layer of ice,
I’m frozen
Lost in between the fluids of my thoughts
THE ORCHID
I wanted to talk about bodies,
About you
I wanted to talk about bones and corals,
About Virtual landscapes and digital selves
How the other lives when one is gone?
I did not know what to do about yours,
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Then, while I was peeling off my fake nails
I thought about how it had become
About Gel becoming hard shell
I then thought about seashells,
about consistency and crystal structure,
About viscosity and Calcium Carbonate,
I thought about imprint and mould
I thought about shapes again
What do we leave behind us?
[...]
THE GIF OF SHELLS
Until 400 million years ago, all life forms belonged under the sea, that is where your mind evolved
One single cell to begin with
Sensing, responding, signalling
Then multiplying,
Gelatinous animals evolved as nerves
Contortions, contractions, and twitches
became pulses»
The development of your nervous system.
Your first movements»