Plasticienne et chorégraphe, Laura Rouzet est une artiste multidisciplinaire installée entre Paris et Londres. A l'intersection de la performance et de l'art contemporain, elle élabore un langage visuel et corporel pour questionner la perméabilité de notre statut humain. Travaillant sur le rapport entre le soi et ce qui nous entoure, ses œuvres deviennent des espaces aux frontières poreuses où les environnements humain, animal, organique et digital se mêlent.
Imprégnée de la philosophie posthumaine et des récits mythologiques, son travail aborde les anxiétés contemporaines comme la solastalgie, nostalgie de notre future et de l’avenir de notre planète, ainsi que des anxiétés plus intimes liées à la perception du corps et à la relation que nous entretenons avec cette enveloppe muable et subjective.
SUMMER 21 IS BURNING
Summer 21 is Burning a été pensée comme une œuvre interactive visuelle et sonore, dans laquelle se construit un débat intemporel aux voix multiples questionnant la place de l’humain face à la situation environnementale et l’expansion spatiale.
Oeuvre numérique en ligne [créations digitales, performance digitale, audio, paysage sonore]. Exposition «Movement Series» (Juillet 2021 - Janvier 2022), hébergée par la galerie virtuelle Skelf, Londres:
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https://www.skelf.org.uk/movement/LauraRouzet/Summer21isburning.html
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Le point de départ est une archive de la BBC dans les années 70, dans laquelle Marie Louise Von Franz (psychologue et collaboratrice de Carl Gustave Jung) témoigne de ses inquiétudes face aux derniers rêves et écrits de son collaborateur avant sa mort, prédisant le chaos et la fin du monde.
En cliquant sur les objets flottants, un dialogue se créé entre scientifiques, psychanalystes, cyborgs et autres personnages de science-fiction. A la voix de ML Von Franz répondent celles de Stéphane Hawking, de Werner Herzog, de Roy Batty (Blade Runner) ou encore de Seth Brundle (La mouche).
Prenant la forme de paysage digital entièrement construit, le parti pris est de créer un espace dystopique sous forme de jeu dans laquelle l’audience peux naviguer et déplacer les éléments sans pour autant interférer avec son déroulement.
Créer à partir d’images collectées sur internet, alliant morceaux de paysages calcifiés, résidus coraliens, micro-organismes en voie de disparition, chaques éléments sont ensuite modifiés par une série de procédés de montages pour créer une espace numérique fictif, sorte d’écosystème à la fois improbable et absurde tout comme l’illusion d’une évasion spatiale pour un monde meilleur.
Ce travail a été commandé pendant le confinement par la galerie virtuelle « Skelf » pour faire partie de l’exposition « Movement Series » (juin-décembre 2021). Financée par les fonds publics de « The Art Council of England », la plateforme invite les artistes à penser la performance sous forme digitale sous de nouveaux modes de lecture pour une audience en confinement. Le travail a entièrement été réalisé pendant cette période, dans ma chambre sur fond vert avec des moyens limités.